Des cours du soir de dessin puis les conseils amicaux d'André Pédoussaut, Premier Prix de Rome et professeur aux Beaux Arts de Paris, ont constitué ma formation artistique. Pendant une première période je travaille le clair-obscur à travers le portrait et le nu. Par la suite, la quête de la lumière restera pour moi une constante. 

Après une pause propice à la réflexion, je me tourne vers une représentation informelle et intemporelle du monde. Je suis de ceux qui pensent que l'émotion ou le ressenti sont plus importants que le sujet, et donc je ne mets pas de frontière entre figuration et abstraction. Mon oeuvre suggère plus qu'elle ne représente le réel, ainsi chacun peut l'interpréter à sa manière. Je travaille sans modèle, ayant seulement en filigrane un thème, évoquant le plus souvent la Nature et même l'Esprit de la Nature. 

Le Hasard est mon partenaire. Les coulures et les accidents font partie intégrante de mon travail. D'autre part une évidence : La Lumière, elle surgit presque malgré moi, peut-être une obsession... 

Chaque création est une aventure : je lance, de manière aléatoire, les premiers éléments sur la toile ou le papier comme on lance les dés, puis je réponds à ce geste en cherchant l'équilibre des lignes, des masses et des couleurs, pour finalement inventer des paysages, des planètes, des légendes et aussi des humains.

Quant à la technique, je l'ai acquise avec le temps et par expérimentation. Après le choix des pigments, je façonne mes outils : je taille des brosses et des calames, parfois des plumes d'oiseaux. Ce rituel me permet de m'isoler et de faire le vide avant de passer à la réalisation. 

Lors d'une exposition, une personne a écrit sur le livre d'Or : "Vos oeuvres sont des mystères derrière lesquels je me retrouve". Cette réflexion met bien en évidence mon aspiration : que chacun y découvre son ailleurs secret ou ses rêves !